Le Corset et son Histoire

Pièces emblématiques du vestiaire intime féminin, qui pendant de nombreuses années fut utilisé pour aligner la posture des femmes en marquant la ceinture (taille), soutenant la poitrine  et principalement déterminant et suivant les mouvements féminins. En plus d’embellir, le corset servait, à l’origine, à guider les femmes dans leur façon de marcher, de se comporter et de s’asseoir.

Mais au fur et à mesure que les costumes changeaient, le corset était totalement réinventé afin que ses fonctions soient en adéquation à l’esthétique et à la culture du moment.

Au travers de peintures anciennes, nous pouvons nous apercevoir que la posture de la femme changait selon le type de corset qu’elle utilisait.

 

Les différentes types et coupe de Corset à travers les âges

Dès le début du XIVe siècle, le souci était de façonner la partie centrale du corps. À cette époque, les hommes et les femmes portaient des bandes serrées autour du corps. Avec le temps, les femmes ont commencé à porter des jupes longues et pleines. Seule la taille était serrée, tandis que le reste pouvait fluer et créer du volume.
Jusqu’au Moyen Âge, les seins étaient maintenus par des corselets, sorte de gilet serré, que l’on portait sur les chemises et que l’on nouait dans le dos. Avec le temps, cette pièce est devenue plus rigide et plus lourde, jusqu’à l’apparition du corset lui-même.

Aucune autre époque n’a exalté autant la beauté féminine que la Renaissance, période de sensualité et de l’érotisme. Au XVe siècle, toute l’attention était portée sur les seins.
Après la Renaissance, les vêtements sont devenus plus rigides, tout comme la période. Les coutures du bustier apparaissent, donnant au buste l’apparence d’un cône. Ce bustier était armé d’une tige (une lame solide faite de bois, d’ivoire, de nacre, d’argent ou d’os de dinde, pour les moins fortunés) encastrée dans le tissu lui-même.

Aux alentours de 1775, la structure hyper rigide du corset forcé les femmes à bouger d’une façon précise et extrêmement élégante (et surtout inconfortable) :

 

Déjà au XVIIIe siècle, en son commencement, le corset est devenu flexible, perdant ainsi ses baleines et permettant aux femmes une posture plus naturelle l’utilisation des nageoires de baleine ont rendu les tiges plus flexibles et les corsets moins rigides. À la fin du siècle, la tige centrale a été remplacée par plusieurs ailettes. Le nouveau corset compresse les seins en dessous et les rend plus apparents sous les encolures.
La Révolution française a ébranlé la société européenne. Les vêtements sont redevenus plus simples et plus pratiques, et la mode s’est étendue à d’autres couches sociales. Pour la première fois depuis des siècles, les femmes ont cessé de porter leurs crinolines (un cadre fait de n?uds en acier pour former les jupes) et leurs corsets. La mode était aux transparences, et les seins étaient soutenus par un petit volume de tissu.

L’idée que le corps devait être ferme était très forte et avec cela, les corsets ont été utilisés à nouveau. Plusieurs modèles sont apparus, suivant la mode du moment. L’un de ces modèles était le bustier « à la Ninon », qui ramenait les ailettes, mais était coupé très court, à hauteur de la taille.
Au XIXe siècle, de 1804 à 1820, le corset ressemblait davantage à un instrument de torture. C’est la mode des seins séparés, rendue possible par un système de lamelles inventé par un corsetier de l’époque. À partir de 1815, les encolures se sont creusées et la taille, qui se trouvait sous les seins, a repris sa place normale, ce qui signifie des silhouettes fines et exige des corsets encore plus terribles.

 

 

Durant les années 1830 à 1850 la mode des baleines est réapparue, laissant le corset à nouveau rigide. Mais comme il ne touchait pas et n’arrivait pas jusqu’aux aisselles comme son prédécesseur de 1775, il permettait ainsi que les épaules soient relâchées dans une posture plus confortable. 

En 1823, un modèle mécanique a été présenté pour la première fois, avec des poulies, qui pouvaient être attachées et détachées sans l’aide d’une autre personne.
En 1828, il n’y avait que deux marques de corset enregistrées, mais en 1848, elles étaient au nombre de 64.
En 1832, le Suisse Jean Werly ouvre une usine de corsets sans couture, qui sortent déjà du métier avec des baleines, des tiges et des cadres prêts à l’emploi. Avec le début de l’industrialisation, il était possible de fabriquer des modèles moins chers.
En 1840, des cordes élastiques ont été utilisées, ce qui a permis aux femmes de s’habiller et de se déshabiller plus facilement. Dès lors, les femmes devancent les hommes dans la fabrication des corsets, qui commencent à être moulés à l’avance et en série, lançant ainsi la fabrication.

 

 

Jusqu’en 1870, la femme est restée comprimée, mais à partir de cette date, la crinoline a été remplacée par la « tournure » (sorte d’oreiller), qui laissait à la femme le profil d’une oie, en forme de S, avec les seins projetés vers l’avant, et les hanches en arrière.

Aux alentours de 1870, les nouvelles technologies permirent la suppression des différents systèmes de fermeture, comme le busc. Le corps du corset est devenu plus allongé et positionnait les épaules plus vers l’arrière, ce qui offrait aux femmes une posture plus fier et élancée
À cette époque, il existait de nombreux modèles de corset pour toutes les occasions. De plus, l’invention des baleines en acier inoxydable a mis fin à la lutte des femmes contre la rouille. À la fin du XIXe siècle, les corsets étaient si serrés que les femmes ne pouvaient plus se pencher, en plus d’avoir un système compliqué de jarretières et d’attaches de bas.:

 

À l’Exposition du travail de 1885, on présente les seins artificiels, adaptables au corset, qui peuvent être gonflés.

Durant les années 1890, la forme dite « sablier » a atteint son apogée. Le corset marquait la taille .

 

 

A la fin des années 1890 le corset devint un peu plus long et en plus de resserrer et de modeler la ceinture il passa également à affiner les hanches, du moins à les structurer.

À l’Exposition du travail de 1885, on présente les seins artificiels, adaptables au corset, qui peuvent être gonflés.

 

 

En 1900, un autre terrible modèle, plein d’ornements, avait un mécanisme métallique qui gênait les aines, obligeant les femmes à se pencher. Les seins, là encore, étaient projetés vers l’avant, ce qui caractérisait encore plus la forme du S.
En 1909, les costumes portés par le ballet russe de Diaghilev, qui connaît un grand succès à Paris, inspirent des créateurs tels que Paul Poiret, qui révolutionne la mode en supprimant la forme en S et en apportant une ligne plus légère et plus naturelle.
À cette époque, les femmes ont commencé à exiger de nouveaux modèles, qui correspondraient mieux à leurs désirs. Leur mode de vie avait changé et une classe moyenne de femmes travailleuses commençait à émerger, outre la popularisation de la pratique du sport.

Aux alentours de 1900 le corset victorien changea drastiquement. En 1910 il couvrait totalement les hanches, ce qui avait pour effet de les forcer vers l’arrière formant ainsi une posture de profile en « S » :

 

 

La femme a continué à porter le corset, mais il était déjà plus petit et plus souple, permettant des mouvements plus libres et une posture droite.
Curieusement, ce style plus naturel a donné naissance, en 1908, à un long corset qui descend jusqu’aux genoux, empêchant la femme de s’asseoir.

 

La mort du corset est étroitement liée à la Première Guerre mondiale. Les hommes étant occupés, se battant sur le front, les femmes sont appelées à prendre en charge le travail dans les champs, les villes et les usines. Le travail exigeait des corsets plus petits, plus confortables et plus simples. De plus, la bourgeoisie ne s’appuie plus sur de grandes servantes, ce qui pousse les dames à opter pour des corsets plus simples et plus faciles à porter.

 

Pendant les années de guerre, les corsets ont été progressivement remplacés par des corselets. Les seins avaient cependant besoin d’être soutenus, car le corset servait également à les soulever. C’est dans ce contexte qu’un accessoire apparu dans les publicités de lingerie à partir de la fin du XIXe siècle, mais qui n’avait pas encore conquis toutes les femmes, est devenu fondamental : le soutien-gorge.

La mode, cependant, reprend la silhouette marquée en 1940, en ramenant les corsets, mais plus légers. Une fois de plus, la guerre, cette fois-ci la Seconde Guerre mondiale, a tenté de les faire sortir de la scène. Ce n’est qu’en 1947, avec le « New Look » de Christian Dior, qui valorise les formes du buste et la taille fine, que les corsets sont à nouveau utilisés. À cette époque, le styliste français Marcel Rochas a créé un modeleur de taille qui a connu un grand succès.

 

Dans les années 80, les corsets à baleines, qui mettent en valeur le corps, sont à nouveau appréciés. Déjà au début des années 90, avec le fétichisme de la mode, de grands créateurs comme Gianni Versace et Jean-Paul Gaultier ont lancé des corsets futuristes qu’il fallait porter, non pas comme sous-vêtements, mais à l’extérieur, pour être montré.

 

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En bref, le corset et serre taille de nos jours

Comme vous le savez déjà à partir de là, le corset en tant que tel entra en déclin, ils sont aujourd’hui utilisés à peine comme un article de séduction et de mode très tendance. Malgré le fait qu’il affine la ceinture et valorise la posture, la grande majorité des modèles d’aujourd’hui n’ont plus le compromis de corriger vraiment et obligatoirement la posture des femmes.  Sur le marché, on a vu l’apparition du corset bustier et de corset pas cher, qui n’ont pour seul raison de sublimer les tenues sans offrir le moindre maintient à l’utilisatrice.

Néanmoins, il reste de nombreux avantages aux corsets qui sont le fait d’affiner et de vous offrir une meilleure posture, de soutenir le dos et d’être un excellent article ou accessoire de mode à combiné avec vos robes sexy ou de soirée.

 

Donc à vous de voir, de juger et de les assortir avec vos tenues.

 

Posté par Alex Valentino

 

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